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Résumer les différentes formes de patrimoine et des problématiques soulevées pour chaque.
Quelles que soient ses dimensions matérielles ou immatérielles et ses mécaniques de valorisation, le patrimoine se révèle sous quatre grandes questions, prises rétrospectivement ou prospectivement : « Qu’est-ce qui fait le patrimoine ? » ; « Qui fabrique le patrimoine ? » ; « Comment fait-on du patrimoine ? » ; « Pour qui et avec qui y a-t-il patrimoine? ». Ce sont ces quatre axes de questionnement – qui, comment, quoi et pour qui- qui articulent ces journées *, dans la perspective notamment de cerner le « pourquoi » qui permettra de mieux comprendre aujourd’hui et demain les enjeux de la patrimonialisation.
L’évolution du concept de patrimoine impose désormais de prendre également en compte à coté des formes traditionnelles (oeuvres, édifices architecturaux, objets, espaces naturels, ), l’environnement historique, sociétal et économique qui les a produites : par exemple, la prise en considération d’architectures considérées autrefois comme « mineures ». L’évolution du patrimoine paraît être celle d’une « proximité retrouvée », du passage du patrimoine de la nation au patrimoine de proximité. Le patrimoine devient un des éléments moteurs du développement local et régional.
L’intégration d’autres composantes au patrimoine national ou régional, comme le patrimoine scientifique et industriel contemporain, est en cours de réalisation avec beaucoup de retard. Que faut-il conserver et comment? Y a-t-il absence de mémoire dans ce domaine ?
L’utilisation massive de la numérisation pour permettre l’accès du patrimoine à tous via Internet se traduit par l’apparition d’un véritable patrimoine numérique. Qu’est-ce qui fait patrimoine sur le Net ? Les méthodes d’accès à ce patrimoine (recherche par mots clés ou sérendipité) sont-elles à la hauteur des enjeux ? Quels sont les nouveaux acteurs de cette évolution du contenu patrimonial ?
La constitution et la sauvegarde du patrimoine scientifique pose de nouvelles questions. En effet, il convient de s’interroger sur le fait que le patrimoine de la recherche scientifique ne se réduit pas aux collections d’histoire naturelle ou d’instruments scientifiques et que l’on doit réfléchir à la conservation d’ensembles fonctionnels, de laboratoires, mais aussi de pratiques et de savoirs, plus intangibles que des collections au sens strict. La recherche peut, par son expertise en termes d’échange d’informations et en particulier de publications, fournir des pistes de réflexion sur les voies de conservation de patrimoines immatériels. Cela doit aussi conduire à une réflexion sur la diffusion des savoirs et la forme de celle-ci. Il convient d’approfondir les démarches qui mènent aux innovations et aux découvertes qui constitueront le patrimoine de demain : démarches structurées et démarches heuristiques de type sérendipité, cette dernière mettant l’accent sur les réseaux d’indices et les liens qui mènent à la découverte. Peut-on s’y préparer et comment ?
La sauvegarde du patrimoine se pose désormais en termes de durabilité. Quels risques prend-t-on à mettre en valeur le patrimoine ? L’accès au patrimoine au plus grand nombre ne se traduit-il pas par une dégradation de celui-ci ? Quel est l’impact de la valorisation sur le tissu socio-économique local ?
L’avènement d’Internet pose le problème de la sauvegarde du patrimoine numérique. Qui le définit ? Qui sont les acteurs de la sauvegarde de ce patrimoine ? Quel contrôle est exercé sur eux ? La densité et la volatilité du patrimoine numérique posent un problème préoccupant pour sa sauvegarde à long terme.