Reading in French – “Professions réglementées : qui gagne quoi ?” (Levels B-C)

1) Explain the meaning of the words in green below. If possible, find a synonym or reformulate the words or expressions.

2) Which definition best define this article?

  • An economic article
  • A statistical report
  • A political program

3) Compare and discuss the situation of regulated professions in your country

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C’est le nerf de la guerre : selon le rapport secret de Bercy, trop de professions dites « réglementées » bénéficient d’un monopole… et souvent d’un revenu injustifiable.

Le suspense est fini : alors que, depuis des semaines, le ministre de l’Économie Arnaud Montebourg faisait fuiter, par petits bouts, son fameux rapport « secret » sur les professions réglementées et les monopoles, Mediapart s’est procuré le texte intégral et l’a publié.

Arnaud Montebourg n’a pas tardé à réagir — et tente, encore, de ménager les esprits. Face à des solutions potentiellement explosives, le ministre défend sa stratégie : si le texte est jusqu’ici resté secret, c’est parce qu’il n’a pas encore été confronté ni à Bercy, ni aux professionnels concernés. Enfin, Arnaud Montebourg ne partagerait pas « les principales conclusions » du texte, selon Mediapart , ni sa « philosophie » : c’est que l’IGF (Inspection générale des finances, dont émane le rapport) est réputée très, très libérale. Son credo : moins de contraintes, moins d’État, plus de concurrence.

Des métiers « rentables »

Son rapport est surtout statistique : l’IGF a étudié « 37 professions et activités réglementées qui représentaient un chiffre d’affaires cumulé, en 2010, de 238,8 milliards d’euros et une valeur ajoutée de 123,8 milliards d’euros, soit 6,4 % du PIB français. » Premier constat : parmi ces métiers, la rentabilité est « 2,4 fois supérieure à celle de l’ensemble de l’économie ».  Ainsi, sur 100 € hors taxes payés par le consommateur, un huissier dégage 43 € de bénéfice, un agent immobilier 19 €, un architecte 16 € et un vétérinaire 23 €. Là où la moyenne nationale s’établit à… 8 €.

Des revenus « élevés… voire très élevés »…

Selon l’IGF, cinq des 37 professions étudiées affichent plus de 10 000 € mensuels de revenus, et 18 plus de 3 000 € (pharmacien, médecin, avocat…). En revanche, sans surprise, les plombiers, serruriers, menuisiers, peintres, taxis et autres agents d’assurance ou agents immobiliers gagnent, en moyenne, moins de 2 000 € par mois.

… mais souvent injustifiables

C’est le principal constat sur lequel s’appuie l’IGF : elle a mis en parallèle les revenus avec divers critères. Et son bilan est limpide : en général, elle ne voit pas de corrélation entre l’investissement et le revenu dégagé (infirmier libéral, architecte…). De même, à l’exception notable des médecins (neuf à onze années d’études post-bac), 15 métiers affichent des revenus jugés sans rapport avec une formation particulièrement exigeante. Ensuite, aucune prise de risque particulière n’est constatée : l’IGF observe un taux de défaillance moindre dans ces secteurs réglementés que dans l’ensemble de l’économie (0,8 % contre 1,4 %). D’ailleurs, l’IGF a commandé un sondage, dont les résultats sont édifiants : les sondés pointent une qualité de service jugée insuffisante, malgré des tarifs qualifiés de « chers ».

Enfin, l’IGF pointe les revenus exorbitants de certains métiers (notaire, huissiers…) en fonction de leur statut : un huissier nommé par l’administration perçoit ainsi 3 000 € mensuels, mais 8 300 s’il est titulaire ou associé. Pour les greffiers de tribunaux de commerce, l’écart est gigantesque : 4 500 € comme salarié, mais… 27 200 € pour un titulaire ou associé.

Un bénéfice en forte hausse

De 2000 à 2010, la production de richesses (PIB) de la France a progressé de 35 %… quand celle des métiers réglementés affiche une hausse de 54 %. Leur poids dans l’économie est ainsi passé de 5,3 à 6,4 %.

 

Source Leprogres.fr