Reading Comprehension in French – “Vivre et travailler sur une ile deserte” (Levels B-C)

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Gauthier Toulemonde, qui a décidé de passer 40 jours sur une île au large de l’Indonésie pour tester des conditions «extrêmes» de télétravail, a pu gérer son entreprise sans encombre. Il sera de retour en France d’ici à la fin de la semaine.

Gauthier Toulemonde prépare ses valises avec le sentiment du devoir accompli. Il doit quitter mardi son île déserte de l’archipel indonésien longue de 700 mètres, large de 500 et située à cinq heures de bateau du village le plus proche, sur laquelle il vient de passer 40 jours dans des conditions extrêmes. «J’appréhende le retour à la vie moderne après cette longue période de solitude. Je ne sais plus ce que c’est de prendre le métro ou d’être coincé dans les embouteillages», confie-t-il  par téléphone satellitaire ce lundi, à la veille de son départ.

A 54 ans, l’entrepreneur de Saint-André-lez-Lille (Nord), qui a partagé son expérience sur un blog, ne voulait pas seulement réaliser un «rêve d’enfant» en montant cette expédition à la Robinson Crusoé. Certes, il a passé ce séjour dans l’isolement total, mais ultra connecté. Un ordinateur, une tablette numérique et deux téléphones satellitaires alimentés par des panneaux solaires étaient du voyage. «Mon but était de démontrer que je pouvais continuer à gérer mon entreprise à distance, grâce aux nouvelles technologies», explique Gauthier Toulemonde , propriétaire de la société Timbropresse qui publie le mensuel Timbres magazine, et par ailleurs rédacteur en chef de L’Activité immobilière.

Un pari réussi. «Nous avons bouclé, avec mon équipe à distance, chaque magazine dans les délais et avec les mêmes contenus et paginations que d’habitude», se réjouit-il, en assurant avoir assumé  l’ensemble de ses responsabilités. Choix des sujets, attribution aux journalistes et pigistes, réalisation d’interviews et lancement des pages en production … «Les communications étaient réduites a minima et je privilégiais les échanges par mail plutôt que par téléphone satellitaire, ces appels étant beaucoup plus coûteux.» Le patron Robinson est parti avec un budget de «moins de 10.000 euros», sans sponsor, et s’est fixé comme limite stricte 20 euros de frais Internet par jour.

Les limites du «tout virtuel»

Autre complication: le décalage horaire de six heures (en plus) qui a considérablement rallongé les journées de Gauthier Toulemonde afin qu’il puisse «croiser» un minimum sa dizaine de salariés en France. «Lorsque je prenais du retard sur la rédaction d’un article, en revanche, ce décalage devenait un sérieux avantage pour moi en me donnant un peu plus de temps.»
Des délais souvent bienvenus alors que ce chef d’entreprise – parti quand même avec des rations de survie de pâtes et de riz – devait en plus assurer sa subsistance en pêchant, chassant ou cueillant des végétaux dès 5 heures du matin. Le tout dans un environnement dominé par des rats, serpents et varans. «Ma plus grande crainte était de perdre ma connexion», confie cependant l’aventurier. Parti en pleine saison des pluies, il a subi des intempéries qui l’ont parfois fait vivre pendant quelques jours sur ses réserves d’énergie.

Ces frayeurs ont-elles refroidi l’enthousiasme de l’entrepreneur pour le télétravail? «Le tout virtuel ne marche pas. Si les solutions pour travailler à distance existent, rien ne remplace le contact humain nécessaire au bon fonctionnement d’une entreprise», conclut Gauthier Toulemonde, en confiant au passage qu’«à la longue, communiquer uniquement par mail ou par téléphone devient pénible».

 

Source: lefigaro.fr – Economie