Un temoignage de style de vie
Je suis nomade, c’est mon style de vie – cela fait partie de mon essence. Je ne peux habiter au même endroit pendant longtemps. En fait, je suis en voyage même si je ne me déplace pas nécessairement partout dans le monde. Pourquoi je fais cela? Ce n’est pas une cure géographique mais à un moment donné, l’endroit où je vis ne me dit plus rien. Je dois aller vivre ailleurs.
Pour les gens qui m’observent, l’idée peut leur sembler bizarre – je n’ai pas de maison, peu de biens matériels (c’est trop embarrassant). Et même que lorsque c’est le temps de bouger, je trouve que j’ai encore trop d’objets.
La nomadité est mal vue en Occident
Mais parfois ce n’est pas évident. Je ne dis pas ça parce que je voudrais que ma vie soit autrement, je la choisis – de toute façon, peu importe notre style de vie, il comporte des avantages et des inconvénients. Une des difficultés est que notre monde occidental n’est pas fait pour ce genre de vie. Par exemple, il faut presque toujours signer un bail quand on veut habiter quelque part, sinon, on prend le risque d’avoir à sous-louer si on décide de déménager pendant la durée du bail. Même chose avec les connexions Internet ou le téléphone, les compagnies veulent qu’on s’engage pour au moins un an.
Le fait est que je ne sais pas toujours combien de temps je vais habiter quelque part, ni où j’habiterai. Il m’a fallut beaucoup de temps pour comprendre et accepter ma nomadité. Chaque fois que je m’installais quelque part, je pensais que c’était pour longtemps, inévitablement, un jour, je ne me sentais plus bien et je devais partir.
Se sentir nomade à l’intérieur de soi
Si j’écris ce billet c’est qu’un jour, à une émission à la radio de Radio-Canada, j’ai écouté une interview avec un écrivain nomade dont j’ai oublié le nom qui a vécu de nombreuses années avec les amérindiens. Il expliquait que beaucoup de personnes sont psychologiquement des nomades à l’intérieur, par exemple, les amérindiens vivaient de cette façon avant d’être colonisés. Les blancs les ont obligés à se sédentariser et le résultat a été catastrophique. Ils sont devenus malheureux. Mais depuis un certain temps, ils ont repris leur façon de vivre et c’est plus facile pour eux. Vous m’excuserez car je n’ai pas en tête les détails (quels groupes ou dans quelle région exactement). J’ai eu un choc en entendant cela, ça m’a fait ‘Ah! C’est ça que j’ai, je suis nomade.’
La Terre sans frontières
Je ne suis pas la seule à vouloir vivre de cette façon. De plus en plus de personnes rêvent d’une planète sans frontières. On peut travailler de n’importe où dans le monde à partir d’Internet.
La vie au jour le jour
Si vous cherchez la sécurité, ce style de vie n’est pas pour vous. De toute façon, je pense que la sécurité est une illusion que l’on nous vend très cher. De toute façon, y a-t-il une autre manière de vivre qu’au jour le jour?
La maison, les biens matériels, la belle job – ce n’est rien en fait, si on n’est pas bien à l’intérieur de soi. Vous me direz que c’est relatif mais pour moi, ça ressemble à une prison. Métro, boulot, dodo! Et le temps qui reste est souvent passé devant la télé. Vous appelez ça comment? Moi, j’appelle cela de l’esclavage – si ce que je fais ne me rend pas heureuse.
Extrait de La VieConsciente.com – Blog