November 11th is the commemoration of the end of the 1st world war. Several symbols are referring to the event.
1. Coquelicots et bleuets, fleurs symboles de la Grande Guerre
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Le coquelicot et le bleuet sont devenues les fleurs symboles de la guerre de 1914-1918 . Dans les pays du Commonwealth, le coquelicot est associé à la mémoire de ceux qui sont morts à la guerre. Cette mise en relation est plus ancienne: durant les guerres napoléoniennes du début du XIXe siècle, déjà, le lien entre le coquelicot et les champs de batailles avait été observé…
Comment expliquer que les champs mis à nus lors des combats se couvrent de ces fleurs rouges sang après la bataille?
Pour germer, la graine du coquelicot n’a que très peu d’exigences : elle a avant tout besoin d’une terre remuée et calcaire. De grande longévité, elle résiste bien au manque d’eau et à l’enfouissement, et peut donc rester dans le sol de longues années. Puis, dès que la terre est remuée et mise à nu, elle se met à germer. C’est ce qui explique aussi qu’elle se mit à pousser sur les terres dévastées par les obus et tranchées des combats de la première guerre mondiale…
Dans les pays du Commonwealth, le « Poppy » (coquelicot) symbolise le Sacrifice et le Souvenir de la Première Guerre mondiale et l’Armistice du 11 Novembre est appelé le « Poppy Day » (jour du Coquelicot).
En France, le bleuet, également présent sur les champs de bataille et dont la couleur rappelle les uniformes des Poilus, est lui aussi devenu fleur-symbole du sacrifice des soldats lors du premier conflit mondial. Les poilus français avaient eux-mêmes choisi cette fleur comme symbole de leur guerre. En 1915, les soldats vétérans de la mobilisation, vêtus de l’ uniforme bleu et rouge, ont donné le surnom de « bleuets » aux jeunes recrues qui arrivaient au front, habillées du nouvel uniforme bleu horizon de l’armée française.
Après la guerre que le bleuet fut institué fleur du souvenir. Suzanne Lenhardt, infirmière-major de l’hôpital militaire des Invalides et veuve d’un capitaine d’Infanterie coloniale tué en 1915, et Charlotte Malleterre, fille du général Gustave Léon Niox et femme du général Gabriel Malleterre, toutes deux bouleversées par les souffrances des blessés de guerre dont elles s’occupaient, avaient saisi la nécessité de leur redonner une place active au sein de la société… Elles eurent l’idée d’organiser des ateliers où les mutilés de guerre confectionnaient des bleuets dont les pétales étaient réalisées avec du tissu et les étamines en papier journal.
Ces fleurs étaient vendues au public à diverses occasions et les revenus générés par cette activité permettaient de procurer un petit revenu à ces hommes. Le bleuet devint ainsi un symbole de la réinsertion par le travail.
Bien que cette tradition soit moins présente depuis les années 1960, le Bleuet de France est toujours vendu lors des commémorations du 8 mai et du 11 novembre, par des bénévoles de L’Œuvre Nationale du Bleuet de France. Son objectif est toujours de recueillir des fonds afin de financer les œuvres sociales qui viennent en aide aux anciens combattants et veuves de guerre, mais aussi désormais aux soldats blessés en opération de maintien de la paix, et aux victimes du terrorisme.
2. L’énigme du “soldat inconnu vivant”
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Il existe un autre “soldat inconnu” de la Grande Guerre : le “soldat inconnu vivant”. Découvert errant sur le quai d’une gare, ce “poilu” amnésique va soudain devenir le père, le mari, le fils de centaines de familles qui le réclament. Il incarne à lui-seul le deuil impossible des disparus de 14-18.
Il y a un siècle, le 11 novembre 1920, la tombe du Soldat inconnu prenait place sous l’Arc de triomphe à Paris. Sépulture d’un combattant de la Première Guerre mondiale, elle commémore symboliquement tous les soldats morts pour la France au cours de l’histoire. Mais il existe un autre “soldat inconnu” de la Grande Guerre : le “soldat inconnu vivant“. Un mystérieux poilu amnésique revenu d’Allemagne qui, pendant vingt ans, va passionner la France endeuillée de l’entre-deux-guerres. Interné en asile, plusieurs centaines de familles endeuillées vont tenter de le récupérer, voulant voir en lui le mari, le frère ou le fils disparu dans les meurtriers combats de 1914-1918.
Le retour du soldat sans bagage
Le 1er février 1918 à la gare de Brotteaux-Lyon, on retrouve après le passage d’un convoi de prisonniers invalides venu d’Allemagne, un soldat sans bagage qui erre sur le quai. L’homme n’a sur lui ni papiers ni plaque militaire. Son numéro de régiment a même disparu de sa capote défraîchie. Les gendarmes l’interrogent, mais ce dernier s’avère incapable de décliner son identité et de dire d’où il vient… Qui est-il ? Vraisemblablement, le rapatrié a perdu la mémoire en captivité.
Reconnu “dément précoce”, l’égaré va être placé d’asiles en asiles, de Bron à Clermont-Ferrand pour finalement rejoindre l’hôpital psychiatrique de Rodez dans lequel il est interné sous le nom d’Anthelme Mangin, patronyme recomposé d’après ses balbutiements. Il y restera plus de seize ans. Au moment de l’armistice, Mangin revêt la tenue des incurables.
En 1922, après quatre ans d’internement pour l’ancien soldat, le ministère des Pensions se met en quête de retrouver sa famille. Son portrait paraît dans les journaux, des affiches élaborées par une association d’anciens combattants sont placardées dans toutes les mairies de France : l’appel est lancé.
Pas une famille y répond, mais des centaines. Dans chacune d’entre elles, on le reconnaît comme un mari, un frère ou un fils parti aux combats et dont la mort n’a jamais pu être confirmée. Anthelme Mangin incarne le “porté disparu en guerre” d’endeuillés traumatisés par les pertes causées par la Grande Guerre. C’est le début d’une bataille acharnée pour la garde du soldat inconnu et, malgré les preuves qu’on leur oppose, de nombreuses familles refusent de l’abandonner. Une vingtaine d’entre elles le reconnaîtront formellement au point d’engager des procès pour faire admettre qu’il s’agit bien de leur “disparu”.
Après des années d’expertises et une enquête approfondie du directeur de l’asile de Rodez, la justice finit par se prononcer sur son identité : Anthelme Mangin est Octave Monjoin. En 1934, on envoie le soldat à Saint-Maur, ville de résidence de sa famille supposée. Laissé à la sortie de la gare de Saint-Maur, celui-ci retrouve seul le chemin de la maison paternelle, s’étonne de ne plus voir le clocher au-dessus de l’église du village, abattu par la foudre pendant son absence. La justice tranche alors en faveur de la famille Monjoin, mais une autre famille fait appel, retardant la procédure du retour du malheureux. C’était sans compter sur le fait que la famille Monjoin, paysans sans biens, ne souhaitait pas accueillir cet homme, mais obtenir sa pension d’ancien combattant interné ! Énième coup du sort, en devenant officiellement Octave Monjoin en 1938, le soldat inconnu devient orphelin : les procès ont duré trop longtemps, son père décède et son frère meurt accidentellement à cheval.
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