François Gabart (Macif) a bouclé le tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance en 78 jours 02 heures 16 minutes et 40 secondes. Un exploit.
Les superlatifs manquent. En franchissant en tête la ligne d’arrivée du Vendée Globe aux Sables d’Olonne dimanche à 15 heures 18 minutes 40 secondes, François Gabart, 29 ans, a remporté l’Everest des mers et réalisé l’exploit de boucler le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance en 78 jours 02 heures 16 minutes et 40 secondes. C’est six jours 0 heure et 53 minutes de moins que le temps de parcours de Michel Desjoyeaux, le vainqueur de l’édition 2008-2009. C’est un jour de moins que Bruno Peyron et ses équipiers sur le catamaran Commodores Explorer en 1993. En 20 ans, les bateaux se sont fiabilisés, les marins se sont professionnalisés et arrivent à faire en solitaire sur un monocoque ce qui passait pour totalement avant-gardiste en équipage et sur un multicoque.
Le jeune skipper du bateau Macif a terminé sa grande boucle sur le même rythme que cette circumnavigation planétaire endiablée. Il a dû réaliser dans la nuit de samedi à dimanche une traversée à grande vitesse – flashé à 18.5 noeuds de moyenne sur 24 heures – et à haut risque du Golfe de Gascogne et de son trafic maritime dense. Puis il a franchi la ligne d’arrivée peu après 15h18, à l’avant d’un front qui rendait les conditions peu maniables devant la cité sablaise. Des conditions météo qui ont empêché que la fête soit totale puisqu’un arrêté préfectoral publié samedi a interdit aux embarcations de spectateurs de sortir du port après 7 heures, pour des raisons de sécurité, en raison du coup de vent annoncé. Michel Desjoyeaux, parti à la rencontre de son protégé tôt dans la matinée, a été le premier à rejoindre Macif en mer.
De son côté, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) est attendu sur la ligne d’arrivée aux alentours de 18h30. Il a été le plus rapide de la flotte de samedi à dimanche matin avec 459.6 milles en 24 heures. Le marin n’a pas démérité mais a commis une erreur stratégique peu après le Cap Horn en partant au nord des Malouines pendant que son concurrent filait plus à l’Est. Il a perdu une centaine de milles : un écart qu’il n’a jamais pu combler face au métronome Gabart. La course avait déjà connu des arrivées très serrées : en 2005, Vincent Riou l’a emporté avec 7 heures d’avance sur Jean Le Cam. Mais jamais l’Everest des mers n’avait connu un tel sommet d’intensité dans la régate, un tel mano a mano durant 25.000 milles de navigation. La course au large est entrée dans une nouvelle ère : l’aventure est partiellement éclipsée face à ce qui ressemble de plus en plus à une régate planétaire de haut niveau.
Source: Le Figaro Nautisme
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