French reading comprehension – “Chili : L’île de Pâques, la dernière frontière du Pacifique” (Levels A-B)

FRENCH – LEVEL A  

Review vocabulary highlighted in green in the text below

Describe with your own words the statues (size, color… ) . Specify their similarities and differences.

EX: Les statues s’appellent…. // Elles sont …. // Elles ont….

 

A des milliers de kilomètres de toute terre émergée, au large du Chili, l’île de Pâques et ses statues géantes fascinent toujours les voyageurs. 

Le voyageur a beau s’y préparer, la première rencontre avec les «moaï» est un choc. Ils sont là, les colosses de pierre. Ils tournent le dos aux falaises et au Pacifique, regardent vers les landes vers les pentes nues des volcans éteints. Ils attendent.

Ils sont 887 au total, ces moaï, taillés entre le IXe et le XVIIe siècle. Tous d’un style différent, selon les époques et les sculpteurs. Quatre mètres de haut, et douze tonnes en moyenne. Beaucoup, jadis, étaient coiffés d’un «pukao» -un couvre-chef de roche rouge pesant lui-même plusieurs tonnes. Toutes ces statues ont été  renversées à partir de 1680, lors de guerres civiles. Leurs pukao ont roulé à plusieurs mètres.  Au XXe siècle, les scientifiques se sont efforcés à redresser des dizaines de géants, replaçant parfois leur chapeau sur leur tête. A Tahai, l’un d’eux s’est vu restituer ses yeux de corail et de pierre. Mais beaucoup restent couchés.

Dans la carrière du volcan Rano Raraku, des centaines de colosses, plantés à même le versant, ressemblent aux spectateurs d’un théâtre, figé pour l’éternité. Certains paraissent converser, chuchoter quelques réflexions au voisin. «On dit que, la nuit, ils marchent et visitent les rêves des humains»,  raconte Cécile, une Tahitienne qui vit à Rapa Nui. Ici même, en 1872, l’écrivain voyageur Pierre Loti, observait, bouleversé, qu’«en passant parmi cette solitude pétrifiée, naissait un sentiment nouveau et intraduisible».

 

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FRENCH – LEVEL B 

Review French vocabulary in the text below

Quelles sont les explications plausibles de l’existence de ces statues?

 

Beaucoup de questions, quelques réponses

Depuis sa découverte par le Hollandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques 1722, Rapa Nui («Grande Terre» en Polynésien) ne cesse d’intriguer. D’où viennent ses habitants? Comment leurs pirogues sont-elles parvenues jusqu’à ce rocher de 162 kilomètres carrés perdu au milieu du Pacifique? L’isolement de l’île est, en soi, un aimant pour les curieux. La côte chilienne se trouve à 3700 kilomètres, l’île de Pitcairn – celle des célèbres révoltés du «Bounty» (mutins anglais qui inspirèrent Jules Verne) à 2000 kilomètres, Tahiti, à 4000.

Aujourd’hui encore, à l’exception du cargo ravitailleur chilien, aucune coque ne scintille à l’horizon. Guidés par leur roi Hotu Matu’a, «les premiers habitants étaient venus vers le VIIIe siècle dune île que la légende nomme Hiva», raconte l’archéologue Lili Gonzalez Nualart. Probablement située dans l’archipel des Marquises. Pourquoi cet exil? Dans l’ancienne Polynésie, quand une île devenait surpeuplée, que les ressources s’épuisaient une fraction de la population partait tenter sa chance ailleurs. Les Polynésiens, qui savaient déceler la présence d’une terre bien avant de la voir -en observant les nuages ou en suivant les oiseaux- prirent donc le large. Et colonisèrent en quelques siècles toutes les îles situées dans le triangle que forment Hawai’i, Aotearoa (le nom maori de la Nouvelle-Zélande) et, à l’extrême est, Rapa Nui, l’île de Pâques.

Une fois installés sur cette terre volcanique, les pionniers s’y sentirent bien seuls et angoissés. Un déluge avait-il noyé tous les autres êtres humains de la Terre? Etaient-ils les derniers survivants de la race humaine? Ces questions existentielles expliquent la construction des moaï. «Le culte des ancêtres est répandu dans toute la Polynésie», explique Lili. Sur d’autres îles se trouvent des statues de bois ou de pierre, ainsi que des «ahu», ces terrasses sacrées sous lesquelles étaient entreposés les os des défunts. «Mais ici, le sentiment d’être seuls au monde a stimulé la ferveur mystique», d’où ces statues figurant de prestigieux ancêtres à vénérer. L’isolement a aussi créé un esprit de compétition. Contraints de cohabiter, la dizaine de clans guerriers qui se partageaient Rapa Nui se sont lancés dans un interminable concours: celui du plus imposant moaï. A cela s’ajoutait une facilité technique: au volcan de Rano Raraku, les sculpteurs disposaient à profusion, d’un tuf (roche volcanique ) assez tendre pour tailler de gros ouvrages.

Comment ont-ils procédé pour transporter ces colosses sur des kilomètres? En les faisant glisser avec des cordes sur des rampes de bois? Les Hawaiiens ne faisaient-ils pas de même pour mouvoir des pirogues aussi lourdes ? Comment les statues furent-elles coiffées de leurs chapeaux pesant plusieurs tonnes? Toutes ces questions continuent de soulever bien des débats scientifiques, romantiques ou farfelus. Rapa Nui n’en finit pas de fasciner. Ce qui n’est pas pour déplaire à Hotu Matu’a. Descendant du roi du même nom qui colonisa l’île, ce jeune Polynésien est aujourd’hui administrateur du parc national de l’île de Pâques, géré par le bureau chilien des forêts, le Conaf. «Regardez-les», fait-il en désignant derrière lui les quinze moaï de Tongariki, renversés lors des guerres civiles, éparpillés en 1960 par un tsunami, puis redressés sur leur ahu dans les années 1990 par des scientifiques chiliens et japonais. «Ils protègent notre peuple contre le monde extérieur. C’est pour cela qu’ils regardent vers la terre, vers nous.» A l’exception d’un groupe de sept, tous les moaï sont effectivement orientés vers l’intérieur de l’île. «Quand je les vois, je ressens une grande fierté: grâce à eux, notre île est connue dans le monde entier. Et pendant des millénaires encore, notre culture suscitera l’admiration.»

Source: geomagazine.fr